La responsabilité de l’homme quant au dérèglement climatique est-elle engagée ? Partiellement ou totalement ? Quels en sont les effets à court, moyen et long terme ? Quelles actions peut-on mener ? Quelles initiatives peut-on prendre au quotidien pour réduire notre « empreinte écologique » ?
Notre Vice-Président, R/ Pierre JACQUEMIN, alliant pour l’exercice simplicité et humour, a présenté le conférencier, Joseph SMITZ, en présence de notre Présidente internationale, R/ Micky SMITZ – PIRON et de R/Michel DE GRAVE, Gouverneur de la Région Escaut :
Notre Présidente a choisi un ingénieur pour présenter un autre ingénieur. C’était courir le risque d’entendre des mots comme dérivée, intégrale, équation d’onde ou encore conditions aux limites.
Heureusement, notre conférencier a demandé de faire simple. Je vais donc bannir de ma présentation tous les mots que les ingénieurs affectionnent sans se préoccuper d’être compris de leurs interlocuteurs. Et j’aurai du mérite, car notre conférencier a fait fort dès ses études universitaires.
En effet, à l’Université de Liège, il y avait, à l’époque une certaine hiérarchie informelle entre ingénieurs sur l’aspect plus ou moins théorique de leurs études. Au bas de l’échelle, il y avait les ingénieurs civils des constructions, qui étaient traités de terrassiers par les ingénieurs civils mécaniciens, lesquels étaient eux-mêmes traités de garagistes par les ingénieurs civils électriciens, lesquels considéraient les ingénieurs physiciens comme plus théoriciens encore qu’eux-mêmes.
Or notre conférencier est justement ingénieur physicien de l’Université de Liège (en 1971) avec la plus grande distinction. Et il voudrait que je fasse simple. Heureusement, il s’est spécialisé dans un domaine simple : l’eau. L’eau, cela a l’air simple. Il suffit d’apprendre à nager pour dire qu’on maîtrise l’eau. C’est à la portée de tout le monde. Mais c’est oublier que l’eau peut se transformer en glace (ce qui n’effraie personne, tout le monde a déjà mis des glaçons dans son verre) et surtout en gaz, c’est-à-dire en vapeur d’eau, puis en nuages, puis en pluie où déjà notre vocabulaire simple s’étoffe quelque peu : l’averse, la giboulée, le crachin, la bruine, la drache, la pluie diluvienne que les météorologistes dissimulent sous l’expression poétique “d’épisode méditerranéen”, comme s’il s’agissait de passer un jour de vacances au soleil dans une calanque isolée.
Notre conférencier est donc devenu un spécialiste de l’eau : Prix de l’eau de la région wallonne en 1990, médaille de l’eau de l’Agence Rhin-Meuse en 1999 et prix de l’innovation en 2000 par la Lyonnaise des eaux.
Je passe sur les différentes tâches d’enseignement qu’il a accomplies, sur les mandats importants qu’il exerce ou a exercés, sur les missions dont il a été chargé, et sur les domaines de recherche dont il se délecte. Aucun mot simple n’y figure. Au contraire, on sent qu’il s’y cache plein d’équations différentielles et de méthode aux éléments finis.
C’est pourquoi je me contenterai de rappeler que “bleue” est la couleur de l’eau qui nous donne la vie et “bien cuite”, celle de la terre brûlée par la sécheresse où il ne reste que les squelettes blanchis des espèces disparues.
Alors à vous, cher professeur, de nous faire comprendre, avec des mots simples, qu’au restaurant étoilé de l’univers, le choix du degré de cuisson “bleue ou bien cuite”, n’est pas sans incidence sur le futur de l’humanité.