R/Françoise Royaux nous livre un résumé de la conférence donnée au Club de Namur le 16 mai dernier par François Poncelet, conservateur du Musée :
Musafrica : c’est le nouveau nom du musée africain de Namur qui fait peau neuve depuis 2020 dans le quartier des Casernes ceinturé par les rues du Premier Lanciers, des Bourgeois et Général Michel. Son ouverture au public est prévue en avril 2025.
Dans le rétroviseur :
Une première forme de musée africain voit le jour en 1912 à l’initiative de la Société d’Etudes et d’Intérêts Coloniaux, elle-même fondée deux ans plus tôt. L’installation a lieu dans la Bourse aux Grains, à proximité de l’Hôtel de Ville de l’époque. Les bombardements de 1914 ruinent les collections des coloniaux qui voulaient partager leurs découvertes et leur fascination pour les contrées lointaines de l’Afrique.
Après l’énorme retentissement de l’exposition coloniale d’Anvers de 1925, et de celle sur le même thème au Kursaal de Namur, une seconde forme de musée est installée à la même époque dans les combles de l’Athénée royal, sous la dénomination de Musée Colonial Scolaire.
En 1934, le musée déménage dans un bâtiment situé au Grognon et prend le nom de Musée National d’Art Africain. De nouveau en 1944, il est détruit et pillé en grande partie.
Il va réapparaître en 1951 dans les locaux de l’école du parc à Jambes sous le nom de Musée Colonial Scolaire . Suite à un incendie en 1977, il est accueilli , en 1985 , dans l’ancien corps de garde des casernes construites sous le règne de Léopold II .
Le musée en 1934 puis en 1985 :
Un nouveau musée africain à Namur :
Le MusAfrica s’inscrit dans la rénovation globale du quartier des casernes qui est en train d’accueillir la nouvelle bibliothèque communale, un conservatoire moderne de musique avec grand auditorium, un nouveau palais de justice, ainsi que la création d’espaces publics, de jardins et d’habitations.
Le futur musée compte bien profiter de ce nouveau contexte pour construire l’avenir et s’affirmer comme lieu de rencontre, d’ouverture et de questionnement, poursuivant ainsi le but de l’ASBL qui le gère : rendre compte et valoriser toute forme de contacts et de liens établis entre la Belgique et l’Afrique, principalement l’Afrique centrale.
Ses missions :
- activer la mémoire pour créer un intérêt pour l’Afrique, l’Afrique centrale en particulier, à travers son histoire ( pas seulement coloniale);
- créer du savoir en mettant à la disposition des chercheurs, des journalistes, des artistes, des étudiants, ses ressources pour favoriser la création de savoirs;
- promouvoir le dialogue comme forum de discussions où les points de vue multiples sont débattus dans le respect de chaque interlocuteur.
Le jeune conservateur du musée, François Poncelet, docteur en histoire, nous a ainsi brillamment expliqué non seulement l’histoire de ce musée mais aussi sa richesse étonnante: les collections d’objets ethnographiques, d’œuvres d’art façonnées par des congolais réadaptant les influences occidentales, de masques, d’animaux, d’échantillons de minerais, … , sans compter les 24.000 ouvrages consultés, en libre accès, par des chercheurs du monde entier.
La dynamique du programme muséal actuel se construit avec la participation de nombreux bénévoles, Namurois, afro-descendants, personnes actives dans des ONG, représentants d’anciens coloniaux, et les services d’un médiateur de l’Université de Paix.
La nouvelle infrastructure comportera de larges et profonds espaces pour tous les publics : salle d’exposition, espace pédagogique, salle multi-fonctionnelle, centre de documentation, bibliothèque, …
Avril 2025 ! À programmer dans nos agendas, pour ne pas manquer l’ouverture de ce nouvel espace multiculturel !
Voir le site du Musée : www.musafrica.net
Le projet en images de synthèse :